maandag 6 juli 2009

and so the lamb sheds its skin?




« Passé un certain âge, lire détourne trop l’esprit de ses activités créatrices. Un homme qui lit trop et qui fait trop peu d’efforts cérébraux prend vite des habitudes de paresse d’esprit. »
[A. EINSTEIN (1879-1955)]
La littérature, et donc inévitablement la lecture, est une monolithe d’activité intellectuelle selon une kyrielle d’auteurs. Voltaire affirmait que c’est par le livre qu’on a fait progresser la société et Jean Cocteau était d’avis qu’un bon livre est celui qui amène le lecteur à se poser des questions. L’opinion du physicien renommé Einstein s’oppose clairement à ces idées : d’après lui, le livre abrutit la masse.
Afin de bien comprendre la position d’Einstein, il faut remettre cette affirmation dans son contexte: durant la première moitié du 20e siècle, l’avancée fulgurante des découvertes scientifiques et technologiques va favoriser la diffusion des œuvres imprimées. C’est dans ces conditions que naissent le « livre de poche » et le « best-seller » qui accentuent l’idée « d’objet jetable » : grâce à son prix modique, la littérature devient un loisir accessible à tous ! On assiste alors à la naissance du roman de colportage, de l’édition populaire et du roman « de gare » qui nous permet de nous évader au lieu de nous plonger dans une activité intellectuelle intense. De nos jours, ce phénomène est encore d’actualité, pensons à la prolifération de magazines peoples ou de romans érotiques.
Mais la littérature peut revêtir d’autres fonctions encore : pensons au Califat de Cordoba au Moyen-Âge où les moines de l’époque traduisaient les œuvres de l’Antiquité pour les envahisseurs arabes, le but étant la préservation de leur culture occidentale. Ainsi on introduisait la pensée grecque qui à son tour se mélangeait avec la culture orientale et constituait le fondement de la civilisation moderne. La littérature a donc fait progresser la société. Les recherches d’Einstein, se sont d’ailleurs forcément basées sur la littérature scientifique. De plus, les théories de base de la science ‘newtonienne’, qui ont été largement diffusées grâce à la transmission écrite, font actuellement partie de la formation de base des scientifiques.
Il est vrai que lorsque l’on fait sa scolarité jusqu’à un certain âge, la lecture pourrait être considérée comme une activité créatrice. L’enseignement primaire fait souvent usage de récits simples tels que les contes de fées qui servent de base pour l’enrichissement de vocabulaire des écoliers. La lecture d’un roman comme devoir dans l’enseignement secondaire mène souvent à une dissertation qu’il faut ensuite présenter devant la classe, ce qui permet aux étudiants d’améliorer leur vocabulaire et de se forger une opinion. Mais lorsque l’on cesse d’être étudiant, la littérature cesse-t-elle de nous servir d’outil qui mène à la réflexion et surtout à la création? Un contre-argument pour le critère d’âge que le célèbre physicien avance dans sa citation, pourrait être que la littérature nous permet de développer nos connaissances, dans des domaines plus spécialisés où notre formation s’avère insuffisante. La littérature devient alors un moyen de se cultiver.
Il est donc clair que la citation d’Einstein s’inscrit spécifiquement dans son contexte historique. Néanmoins il faut tenir compte du fait que la lecture se décline de différentes manières: on peut bien entendu lire pour se détendre et ainsi éviter des efforts cérébraux trop exigeants, mais il est également possible de lire dans le but de se cultiver. Par ailleurs, le livre a amplement contribué à la formation de la civilisation. Chacun décide donc pour soi de l’utilité qu’il accorde à cette activité.

1 opmerking:

Unknown zei

Ben totaal verrast door die uitspraak van Einstein. Het is interessant hoe je de discussie opentrekt en in een breed perspectief plaatst.
Ik weet natuurlijk niet in welke context Einstein die uitspraak gedaan heeft maar ik zat te denken of hij het misschien ook wou hebben over het fenomeen creativiteit. Moet een kunstenaar , dus ook een schrijver, "rootloos" zijn ? Ik denk daar aan omdat ik vorige week een vriendschrijver ontmoette die net verhuist was. Ik was altijd jaloers op zijn geweldige verzameling boeken. Nu, bij die verhuis, had hij, die toch een gevetigd schrijver is, er slechts 50 overgehouden. Meer heb ik niet nodig was zijn antwoord. Ik was daardoor wel behoorlijk in de war.
Toevallig las ik gisteren een mooi gedicht van T.S.Elliot dat onrechtstreeks met jouw vraagstelling te maken heeft : ook wie literatuur bedrijft moet in de wereld staan.

Mélange Adultère de Tout

En Amérique, professeur;
En Angleterre, journaliste;
C'est à grands pas et en sueur
Que vous suivrez à peine ma piste.
En Yorkshire, conférencier;
A Londres, un peu banquier,
Vous me paierez bien la tête.
C'est à Paris que je me coiffe
Casque noir de jemenfoutiste.
En Allemagne, philosophe
Surexité par Emporheben
Au grand air de Bergstelgleben;
J'erre toujours de-ci de-là
De Damas jusqu'a Omaha.
Je célébrai mon jour de fête
Dans un oasis d'Afrique
Vêtu d'une peau de girafe.

On montrera mon cénotaphe
Aux côtes brûlantes de Mozambique.